Saviez-vous qu'en France, plus de 4% des patients hospitalisés contractent une infection lors de leur séjour ? Ce chiffre alarmant, révélé par les dernières enquêtes nationales, met en lumière l'ampleur d'un fléau trop souvent méconnu : les infections nosocomiales. Chez Saint Roch Avocats, cabinet d'avocats basé à Lille et Marcq-en-Barœul, nous sommes régulièrement confrontés aux conséquences dramatiques de ces infections sur la vie des patients et de leurs proches. Fort de notre expertise en droit de la santé, nous vous proposons un éclairage sur ce problème majeur de santé publique.
En 2022, pas moins de 4,34% des patients hospitalisés en France ont développé une infection nosocomiale, un taux en hausse par rapport aux années précédentes. Si cette augmentation s'explique en partie par la pandémie de Covid-19, le constat reste préoccupant : hors Covid, le taux d'infections nosocomiales demeure autour de 4%. À l'échelle mondiale, ce sont 7% des patients dans les pays riches et jusqu'à 15% dans les pays à revenus faibles et moyens qui sont touchés.
Mais au-delà des chiffres, c'est le tribut humain qui est le plus lourd. Un patient infecté sur dix en meurt, et ce risque est multiplié par 2 à 3 lorsque l'infection est résistante aux antibiotiques. Dans les services de réanimation, le taux de mortalité des septicémies nosocomiales peut atteindre 52%. Des drames qui s'accompagnent d'un coût financier considérable pour le système de santé, avec des hospitalisations prolongées, des traitements supplémentaires, et parfois des invalidités. En France, la facture s'élèverait à près de 10 milliards d'euros par an. Le coût moyen d'une infection nosocomiale est estimé à 4 000€ par patient (données Santé Publique France).
Bon à savoir : Aux États-Unis, les infections nosocomiales touchent 1,7 million de patients chaque année, causant 99 000 décès. Un véritable fléau sanitaire et économique qui n'épargne aucun pays.
Mais comment se transmettent ces infections en milieu hospitalier ? Les modes de contamination sont multiples : contact direct ou indirect, gouttelettes, air, matériel souillé... Les pathologies qui constituent des facteurs de risques pour les infections nosocomiales sont bien connus des soignants :
Certains patients sont particulièrement vulnérables en raison de leur âge, d'une immunodépression, d'une chirurgie ou de la pose de dispositifs médicaux invasifs comme les cathéters ou les sondes.
Les services les plus touchés sont sans surprise ceux où les soins sont les plus lourds et invasifs :
Bon à savoir : Les infections urinaires, les pneumonies et les infections du site opératoire sont les infections nosocomiales les plus fréquentes.
Mais la bonne nouvelle, c'est que des gestes simples d'hygiène et d'asepsie permettraient d'éviter jusqu'à 70% de ces infections. Le lavage des mains, la désinfection rigoureuse du matériel, le respect des protocoles de soins... Autant de mesures qui ont fait leurs preuves lorsqu'elles sont scrupuleusement appliquées. Malheureusement, l'hygiène des mains n'est respectée qu'à 50% par les soignants alors que c'est la mesure la plus efficace pour prévenir les infections.
À noter : Certains aménagements architecturaux des services hospitaliers, comme les chambres à un seul lit avec salle de bain individuelle, permettent de réduire la transmission des infections. C'est le choix du nouvel hôpital public Georges Clemenceau à Nouméa, ouvert en 2023.
Malheureusement, la mise en œuvre de ces précautions est encore très inégale à travers le monde. Seuls 3,8% des pays disposent d'un programme national minimal de prévention des infections, et à peine 15% des établissements de santé respectent les prérequis essentiels en la matière. Des lacunes qui coûtent cher en vies humaines et en dépenses de santé, et qui appellent un sursaut des pouvoirs publics.
Car les marges de progrès sont immenses, à condition que des moyens suffisants soient déployés. Cela passe par des investissements ambitieux dans la lutte contre les infections nosocomiales, la formation continue des soignants, la sensibilisation des patients. En France, le Propias 2015 (Programme national d'actions de prévention des infections associées aux soins) vise à réduire de 25% les infections nosocomiales d'ici 2025.
Chacun peut agir à son niveau, en questionnant l'hygiène lors d'une hospitalisation, en signalant toute infection suspecte, en suivant scrupuleusement les consignes de prévention. La journée mondiale du lavage des mains, qui a lieu chaque année le 5 mai, est une occasion de sensibiliser le grand public et les professionnels de santé à ce geste simple mais crucial.
En définitive, le combat contre les infections nosocomiales est un défi collectif qui nous concerne tous, patients, soignants, décideurs. Les dernières statistiques sur leur impact sanitaire et économique sonnent comme un signal d'alarme. Mais elles montrent aussi que des progrès significatifs sont à notre portée, pour peu que nous en fassions une priorité. Voici les informations clés à retenir :
Chez Saint Roch Avocats, nous sommes engagés au quotidien pour accompagner les victimes d'infections nosocomiales et leurs familles dans leurs démarches, notamment auprès de l'ONIAM. Nos avocats spécialisés en droit de la santé mettent leur expertise au service des patients pour faire valoir leurs droits et obtenir réparation. Si vous ou un proche êtes concernés, n'hésitez pas à nous contacter pour un accompagnement personnalisé et efficace. Car chaque vie compte, et chaque pneumonie ou septicémie évitée est une victoire contre ce fléau invisible.